Cette semaine, le thème de conversation de nos groupes de français à Mosman était la langue française. Nous avons parlé du français, de son origine et de ses variantes. Nos étudiants ont écouté des enregistrements audio de personnes ayant des accents lorrain et alsacien. Voici le contenu de notre thème :
A l’origine: le latin
Ce n’est pas le latin classique, mais la langue des soldats et des marchands romains, c’est-à-dire le latin vulgaire ou roman commun, qui s’est imposée en Gaule au début de l’ère chrétienne. Seuls quelques mots subsistent de l’ancienne langue celtique : bec, borne.
Cependant, il existe encore beaucoup de mots latins employés en français : villa, album, aquarium, minimum. Maximum, optimum…, mais aussi des mots d’origine grecque : athlète, alphabet…
A partir du 5e siècle, des éléments nouveaux – apports des civilisations barbares qui envahissent notre pays – enrichissent la langue et la transforment. Le français a emprunté aux langues germaniques : robe, guerre, choucroute…
Langue d’oc et langues d’oïl
Au Moyen Age, on appelle langues d’oc les dialectes issus du latin et parlés au sud de la Loire et langues d’oïl ceux parlés au nord (oc et oïl étant les deux façons de prononcer oui dans le midi ou le nord de la France).
Le francien, dialecte parlé en Ile de France, dans le domaine royal, appartient aux langues d’oïl. C’est lui qui devient la langue littéraire puis politique de la France.
842 : le premier texte écrit en français
C’est le serment de Strasbourg qui scelle l’alliance entre Charles le Chauve et Louis le Germanique contre leur frère Lothaire. Le français de ce texte est encore très proche du latin.
De l’ancien français au français moderne
Sans perdre ses origines latines, notre langue évolue au long des siècles. Son écriture au 12e siècle était assez simple : on notait toutes les lettres prononcées. Ce sont les scribes qui, au siècle suivant, pour des raisons d’honoraires, la compliquent. Une grande fantaisie règne alors. Il y a des mots qui s’écrivent de dix façons différentes.
Au 16e siècle, Robert Estienne essaie de régulariser l’orthographe en se référant à l’origine des mots. Mais ce n’est qu’en 1835 que l’Académie française rendra ces règles officielles.
En 1794, l’abbé Grégoire déclarait que 3 millions de Français sur 28 parlait le français, seulement dans « environ 15 départements » (sur 83). C’était pour lui une situation paradoxale, alors que l’on parlait le français « même dans le Canada et sur les bords du Mississippi ».
Les langues de France
De nos jours, à côté du français subsistent des langues régionales très vivantes : le breton, le basque, le catalan, le corse, l’alsacien… et un grand nombre de parlers locaux qui tendent à disparaitre : le poitevin, le normand, le picard…
On estime à moins de 13 % (soit 4 200 mots) la part des mots d’origine étrangère dans la langue française courante, soit environ les 35 000 mots d’un dictionnaire d’usage.
Zoom sur le patois lorrain
Le lorrain est une langue d’oïl, ensemble de dialectes romans de Lorraine, très peu usités de nos jours, bien que de plus en plus de personnes s’y intéressent, notamment les linguistes. Le lorrain déborde sur la frontière belge où il est appelé « gaumais ». Pour écouter les Lorrains parler avec leur accent, rendez-vous sur les JT de France 3 Lorraine. www.france3.fr
Quelques mots employés en Lorraine, peu connus d’autres régions de France :
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Châouée : (n.f) grosse averse. Inondation.
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Boudotte : (n.f) nombril.
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Caillon : (n.m) désordre.
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Câgner : (v) avoir les genoux tournés vers l’intérieur, et par conséquent, marcher de façon défectueuse.
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Feûgner : (v) fouiller, farfouiller, chercher avec insistance et souvent avec indiscrétion.
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Meurotte : (n.f) vinaigrette pour une salade.
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Passotte : (n.f) passoire.
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Pince-cul : (n.m) forficule, pince-oreille.
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Rayotte : (n.f) ruelle du lit. Raie des fesses.
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Zoquer : (v) (se) heurter, (se) cogner, tuer