On ne peut pas visiter la région de Sarlat sans admirer la position stratégique du village de Beynac commandant la vallée de la Dordogne. Depuis le village de Vézac, où nous séjournons, le site de Beynac et son château agrippé au sommet d’une falaise surplombant le village nous a interpellé dès le premier jour.
Dès le début de notre visite, nous avons été charmés par les petites ruelles pittoresques qui mènent jusqu’au château. Classé parmi les plus beaux villages de France, Beynac abrite des maisons aux façades couleur miel typiques du Périgord Noir.
L’histoire de ce village remonte à des temps anciens.
Depuis la fin du 14e siècle, Beynac était le siège d’une des quatre baronnies du Périgord avec Biron, Bourdeilles et Mareuil. Au pied de son château, le village, entouré de remparts, était divisé en cinq barrys (ou quartiers).
Le barry du port était l’un des plus actifs de la ville. Auparavant, le trafic fluvial sur la Dordogne était intense et les gabares y déchargeaient leur cargaison d’Auvergne, du Quercy ou de Bordeaux. Jusqu’au 19e siècle, les pêcheurs y vendaient le saumon qu’ils avaient péché dans la rivière.
Le barry des Sarrazis était situé près de la source dite du Maure et l’on y cultivait des fruits et légumes. Quant au barry de la Rue de la Balme, la principale rue du village, l’on y trouvait des marchands, des tisserands et des vanniers.
Notre promenade vers le château a commencé en bas du village, près des rives de la Dordogne. On y trouve un bureau de poste et un DAB, l’office de tourisme et quelques commerces, cafés et restaurants.
L’ascension dans les étroites rues pavées peut s’avérer difficile sous un soleil de plomb, mais les vues qu’elle offre sur la vallée et les toits du village font oublier l’effort !
Il faut découvrir Beynac sous un ciel bleu azur ! Les couleurs miel des façades et les formes médiévales du château qui se dessinent sont remarquables (surtout si l’on apprécie l’art médiéval).
Les premières structures du château de Beynac apparaissent dans la montée sous un ciel bleu azur © French Moments
La montée s’est terminée par la traversée d’un petit hameau médiéval jouxtant l’impressionnante forteresse. Et nous étions heureux d’arriver enfin à destination : à nous le château-fort ! … enfin, pas encore car une mauvaise surprise nous attendait à l’accueil. Nous nous apprêtions à sortir nos cartes bancaires quand nous avons aperçu une petite pancarte appliquée sur la vitre de la caisse :
Les cartes bancaires ne sont pas acceptées.
A plus de 7 euros l’entrée, nous n’avions pas assez d’argent liquide et la caissière pas très sympathique nous a informés que le DAB le plus proche est celui de la Poste tout en bas du village ! Alors s’est engagé un amusant dialogue :
– Vous savez Madame, il faudrait que vous remontiez l’information à vos supérieurs. Nous n’avons trouvé aucune information sur l’internet sur le paiement et même sur les horaires.
– [d’un ton sec] Je sais très bien Monsieur, d’autres me l’ont déjà dit mais c’est comme ça. Ce n’est pas ma faute. Je l’ai déjà rapporté car vous n’êtes pas le premier, mais voilà.
– Enfin vous comprenez que c’est incroyable de ne pas accepter d’autres moyens de paiement aujourd’hui !
– Oui mais nous sommes restés à l’époque féodale…
Ceci dit, pas vraiment, car après tout, le château de Beynac s’est quand même converti à l’euro il y a 10 ans ! Alors déjà tout transpirant et la tête toute rouge, il a fallu redescendre tout le village à la recherche du DAB. Mais comme le ticket de parking est transférable d’un parking à l’autre, nous avons choisi de prendre la voiture jusqu’aux portes du château pour la montée !
Afin de trouver le bon côté des choses, je me disais sans cesse que je ne suis pas venu d’Australie – de si loin – pour abandonner la visite d’un des châteaux-forts les plus beaux du Périgord. Et puis je pourrai transmettre mon illustre savoir aux lecteurs de ce blog en les avertissant par ces lignes :
Attention, pour entrer dans le château de Beynac, prévoyez des espèces sinon vous devrez redescendre la pente que vous avez montée à la sueur de votre front ! Cela vous évitera d’avoir une tête rouge pendant la visite du monument…
Une fois que la caissière pas très sympathique a été payée, nous sommes entrés dans la forteresse où nous avons reconnu l’endroit des scènes de plusieurs films : Jeanne d’Arc de Luc Besson (1999), Chocolat de Lasse Hallström (2000) et A tout jamais d’Andy Tennant (1998).
La visite libre du château a commencé par l’observation du système défensif des fortifications et de l’imposant donjon vu de la cour intérieure.
Une fois à l’intérieur, nous avons découvert la sombre salle des gardes éclairée par des lampes à l’huile.
En prenant un petit escalier en colimaçon, nous sommes arrivés dans la salle des Etats, recouverte par 170 m2 de parquets. Son plafond en voûte en berceau brisé lui donne un caractère imposant.
Les escaliers à vis nous ont amenés dans une succession de pièces plus ou moins meublées.
Puis nous avons accédé à la plate-forme à ciel ouvert d’où la vue est panoramique : elle embrasse toute la vallée de la Dordogne de Marqueyssac à Castelnaud et de Vézac au château de Fayrac.
La descente nous a amenés ensuite aux cuisines – la photo la fait ressembler plutôt à une salle de torture…
Une fois sortis, il ne nous restait plus qu’à prendre quelques photos du paysage dans la belle lumière d’un soleil couchant.
C’est fait : nous avons visité Beynac. Notre prochain château à visiter sera celui de Castelnaud, le rival anglais perché de l’autre côté de la vallée. A coup sûr, nous n’oublierons pas de prendre des espèces dans notre porte-monnaie !
Ping : Castelnaud, le château le plus visité du Midi de la France. | French Moments Blog
Bonjour Ian,
Oui, j’ai beaucoup pensé à nos leçons quand j’ai visité Castelnaud, particulièrement le jardin médiéval. Je t’enverrai des photos une fois le voyage intensif fini! A bientôt !
Pierre