Hier, lors de mon cours avec les enfants (8 à 10 ans), nous avons parlé des animaux de la forêt. Un thème plutôt simple pour les formateurs de français natifs du Vieux-Continent et habitués à se balader dans les bois les plus proches de chez eux.
Or, ici en Australie, les familles n’ont pas vraiment cette habitude. Certes, il existe ici même à Mosman des sentiers forestiers sur lesquelles l’on peut découvrir de superbes panoramas du port de Sydney mais, en ce qui concerne la forêt, elle apparait à nous autres, Européens, plutôt inhospitalière. Beaucoup d’eucalyptus (ils composent d’ailleurs 95 % des forêts australiennes avec plus de 600 espèces), de fougères géantes et de gros rochers de grès nous transporteraient presque dans le monde de « Jurassic Park » où la vue d’un dinosaure au détour du sentier ne nous surprendrait pas ! C’est ce que nous appelons plus communément ici le « bush » australien.
On croise d’ailleurs très rarement des familles avec des enfants sur ses sentiers, car ils préfèrent pratiquer leur(s) sport(s) sur un terrain ou à la plage.
Retour à notre classe d’enfants : comment leur parler de cerfs, de sangliers, d’écureuil roux et de renard lorsqu’ils n’en ont jamais rencontré de près ou de loin ?
Parfois, les fameuses cartes mémoires que nos formateurs à French Moments utilisent ne fonctionnent plus… c’est une rupture de communication entre le formateur et les étudiants, due à une différence culturelle entre les deux pays.
Ma parade est d’évoquer les univers propres aux enfants : Walt Disney ou Astérix, où l’on peut redécouvrir les noms des animaux (encore mieux s’ils parlent comme dans Robin des Bois de Walt Disney !).
Hier, j’ai été confronté au problème du mot « cerf ». Pour commencer, la plupart des enfants ne connaissaient pas le mot anglais lorsque je leur ai montré une image du roi de la forêt.
Cerf se dit « stag » en anglais, et, sans être rentré dans les détails avec mes petits mômes, biche est « deer », faon est « fawn » et chevreuil se traduit par « roebuck » même si beaucoup utilisent « venison » pour la cuisine (la restauration vend des « venison pies » en Australie, très appréciées).
Le meilleur dessin animé illustrant ce vocabulaire est Bambi, connu par presque tous les enfants de Sydney.
Le plus difficile à expliquer reste le sanglier parce qu’il n’existe quasiment pas dans les dessins animés de Walt Disney. Je prends l’exemple d’Astérix mais beaucoup de petits enfants en Australie n’ont jamais entendu parler du petit Gaulois… alors je leur montre quelques pages choisies d’une BD et les enfants en déduisent souvent qu’il s’agit de cochons sauvages. Bingo !
Après plusieurs cartes mémoires et jeux éducatifs, ils reviennent souvent chez eux en espérant un jour pouvoir rencontrer un de ces animaux sauvages, au détour d’un sentier forestier, un peu comme les petits français rêvent de se balader dans le bush australien dans l’attente de voir surgir un kangourou !