Le carnaval de Dunkerque est l’une des fêtes les plus populaires en France. Les réjouissances se déroulent habituellement à la fin du mois de février au cœur de l’agglomération dunkerquoise. Notre formateur Lucas de French Moments nous emmène découvrir ce carnaval…
L’origine du carnaval de Dunkerque
Le carnaval de Dunkerque est une fête traditionnelle jouissant d’une telle popularité dans la région Nord-Pas-de-Calais qu’elle donnerait presque l’impression d’exister depuis la nuit des temps.
Néanmoins, les historiens dateraient l’apparition de ce rendez-vous annuel au 18e siècle. A cette époque, les marins du port de Dunkerque partaient tous les ans pour plus de 6 mois de pêche en Islande. A cette occasion, les armateurs (responsables de la charge des bateaux en matériel et marchandises) offraient une « Foye » à ces pêcheurs, c’est-à-dire une avance sur salaire accompagnée d’une généreuse fête d’avant départ.
Un jour, par un heureux hasard, ces festivités survinrent au même moment que les jours gras annonçant le début du Carême. Cette période d’avant le jeûne, également caractérisée par le carnaval, (le mot carnaval vient du mot latin formé de carne « chair » et levare « ôter », il signifie donc littéralement « entrée en carême ») se mêla donc à la « Foye ». Les marins revêtirent alors masques et costumes pour s’adonner à leur réjouissance favorite. De cet épisode naquit la fameuse Visshersbende (traduisible par « bande de pêcheurs » en Flamand) au sens carnavalesque du terme. L’habitude fut prise par la bande de pêcheurs de sortir le lundi gras, et de poursuivre le carnaval jusqu’au « mercredi des cendres » marquant le début du Carême.
Par la suite, le carnaval de rue connut des hauts et des bas, s’adaptant aux contextes historiques tels que les guerres mondiales ou les crises économiques. Le Carnaval fut d’ailleurs un très bon indicateur de la santé économique de la ville portuaire de Dunkerque.
A partir de la fin du 20e siècle, le carnaval de Dunkerque est devenu un rendez-vous incontournable de l’agenda culturel Nordiste. Les affluences grandissent d’année en année et un nombre croissant de novices viennent s’essayer au rigodon (voir ci-dessous) ou autre lancer de harengs.
La composition du carnaval
Une bande : Une bande est un rassemblement de personnes déguisées défilant dans les rues d’une ville ou d’un quartier. Elle est composée du « tambour-major », de la « clique » (les instrumentistes) et des « carnavaleux ».
Le tambour-major dirige la musique et choisit le parcours. Derrière lui se placent les tambours, suivis par les fifres. Les cuivres et les grosses caisses, se contentent de fermer la marche des musiciens. Les « carnavaleux » défilent donc au rythme de la musique.
Une chapelle : Pendant les bandes, les habitants des quartiers concernés ouvrent leurs portes aux « carnavaleux » qu’ils connaissent, pour une ambiance très conviviale. Il faut souvent connaître un mot de passe pour pouvoir rentrer dans une chapelle, les invitations se font selon la réputation du carnavaleux, s’il est respectueux, fêtard et toujours prêt à chanter !
Un bal : les « carnavaleux » se retrouvent la nuit, dans les grandes salles de l’agglomération, pour faire la fête en mêlant chansons carnavalesques, à la musique contemporaine et tout ça au profit d’associations.
Déroulement
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le carnaval de Dunkerque ne se résume pas à un défilé anarchique dans lequel l’éthylisme prend les devants du cortège. C’est un événement imprégné de traditions que l’on se doit de respecter.
Le départ
Le départ du carnaval doit s’effectuer vers 15h. Le rassemblement a lieu rue Saint-Matthieu. Tous les carnavaleux sont là, attendant le signal du tambour-majeur.
Le jet de harengs
Vers 17h, la place de la mairie se remplie à une vitesse incroyable. Les carnavaleux s’entassent. Ils sont des milliers, serrés mais heureux. Heureux car c’est l’heure du jet de harengs ! Tout le monde attend l’ouverture des portes du balcon, le maire devrait faire son apparition d’un instant à l’autre. A l’ouverture des portes, un véritable combat s’engage, chacun voulant attraper son hareng. A tel point que la mairie de Dunkerque se voit obligée d’augmenter ses stocks de harengs chaque année. En 2011, 500kg de poissons ont été jetés depuis le balcon de la mairie.
Le rigodon
Les carnavaleux, après l’attroupement face à la mairie, ne sont pas au bout de leur peine. Ils doivent retrouver des forces pour finir le parcours de la bande pendant encore près de deux heures. Vers 19h, tout le monde se retrouve sur la place Jean Bart pour le rigodon ! Les musiciens montent sur le kiosque à musique, la foule se lance alors dans un chahut qui durera environ une heure. Tout le répertoire du carnaval est passé en revue : L’Hymne au Cô (chanson rendant hommage à celui qui dirigea la bande pendant 25 longues années), la Cantate à Jean Bart (que les carnavaleux chantent à genoux, main dans la main) et bien d’autres chants fédérateurs. Sonne 20h au beffroi de Saint Eloi. Certains pleurent, d’autres applaudissent, mais tout le monde se dit à l’année prochaine pour une autre aventure carnavalesque.
Conclusion
Le carnaval de Dunkerque est avant tout une fête populaire réunissant des individus de toutes classes, âges et religions. On peut être proche lors du carnaval sans se reconnaitre forcément après celui-ci. Tout ce qui se passe au carnaval reste au carnaval !
Vocabulaire spécifique au carnaval de Dunkerque
Bonneamie :
C’est le synonyme de fiancée.
Cahute :
chez soi, maison.
Chahut :
Aussi appelé « P’tit tas », il constitue le moment le plus physique du carnaval. Les cuivres entament une chanson entraînante. Les premières lignes se bloquent et retiennent les milliers de carnavaleux qui poussent et sautent. Grâce au savoir-faire des masquelours (un habitué du carnaval de Dunkerque), il n’y a pratiquement jamais d’incident.
Clique :
Musique de la visschersbende.
Figueman :
Personnage de la bande des pêcheurs tenant une figue au bout d’un fil et pratiquant l’intrigue.
Intrigue :
Certains carnavaleux se travestissent jusqu’à se rendre méconnaissables et taquinent les spectateurs en déguisant leur voix. Le jeu est « d’asticoter » un ami ou parent le plus longtemps possible sans se faire reconnaître.
Klippers :
Hareng fumé entier.
Zô ou Zôt’che :
Petit baiser. Mot que l’on retrouve dans la chanson « Donne un zô à ton oncle Cô qui r’vient d’Islande », allusion à la pêche à Islande, origine présumée du carnaval.
Ping : Le carnaval en France selon Élodie | French Moments Blog
Bonjour,
D’abord toutes mes félicitations pour le blog avec les superbes photos !
Vous serait-il possible s’il vous plait de me faire parvenir à mon adresse mail
les photos en haute définition (via WeTransfer par exemple)
Vous en remerciant à l’avance.
Cordialement
Roger
Bonjour Roger,
Merci beaucoup pour votre message ! Les photos de Dunkerque ne nous appartiennent pas, elles nous ont été transmises par la Ville de Dunkerque. Vous pouvez soit les leur demander, soit cliquer sur chaque photo pour un agrandissement puis les sauvegarder (clique droit) sur votre disque dur. A bientôt sur notre blog et bonne soirée. Bien cordialement.
Tres emu de revoir ce commentaire sur le carnaval j ai habite pendant 30 ans a dunkerque j etais trompettiste dans la clique tres bons souvenirs merci au carnaval merci dunkerque j habitée a wimille le 15 j emmené des amis qui ne connaissent pas