Avec nos premières inscriptions reçues pour le cours intensif de français que nous organisons pour septembre-octobre 2012 en Alsace, j’ai pensé qu’il serait intéressant de vous faire découvrir le bourg de Kaysersberg.
Un célèbre illustrateur alsacien, Hansi (1873-1951) a écrit :
« La situation de Kaysersberg, sa silhouette si curieuse, ses nombreuses constructions du passé en font l’une des plus jolies villes parmi les cités du vignoble alsacien ».
Kaysersberg, la « Montagne de l’Empereur » en allemand, mérite bien son nom prestigieux. Ce haut-lieu touristique abrite dans son centre entièrement piétonnier des maisons à colombages parmi les plus belles de la Renaissance en Alsace. Ce patrimoine remarquable va de pair avec d’illustres personnages historiques qui ont marqué la région : Geiler de Kaysersberg (prédicateur humaniste à la cathédrale de Strasbourg), Matthieu Zell (le premier réformateur de Strasbourg) et Albert Schweitzer (prix Nobel de la paix en 1952).
La ville de Kaysersberg et son domaine viticole sont dominés par le château en ruine, dont il ne subsiste qu’une belle tour ronde. La vue à son sommet offre un panorama sur la ville, la vallée de la Weiss, les vignes et la Plaine d’Alsace.
Kaysersberg : un peu d’histoire
Sa situation géographique sur la route stratégique liant Colmar à Nancy par le Col du Bonhomme a permis à Kaysersberg de jouir d’une certaine influence locale. Déjà au 13e siècle, le roi Henri VII de Hohenstaufen, seigneur de Kaysersberg, a agrandi et la consolidé la forteresse impériale pour verrouiller l’entrée de la vallée et en contrôler le passage. La ville de Kaysersberg s’est développée naturellement au pied du château. En 1293, date importante pour la ville, le roi Adolphe de Nassau a accordé à la population les mêmes droits et franchises qu’à Colmar, faisant de la petite cité, une ville impériale.
En 1354, l’empereur du Saint-Empire Romain Germanique Charles IV a reconnu l’alliance de 10 villes libres alsaciennes au sein du Saint-Empire romain germanique en une ligue : la Décapole. L’union incluait Kaysersberg et neuf autres villes d’Alsace : Haguenau, Colmar, Wissembourg, Turckheim, Obernai, Rosheim, Munster, Sélestat, Mulhouse (Landau à partir de 1515) et Seltz (de 1358 jusqu’en 1414). La Décapole était liée par une alliance militaire et, chose particulièrement rare à l’époque, une entraide financière en cas de banqueroute. Après le rattachement de l’Alsace à la France, Louis XIV a ordonné sa dissolution en 1674.
En 1525, la Révolte des Paysans n’a pas épargné la ville qui a été assiégée par les troupes impériales venues rétablir l’ordre. La Guerre de Trente Ans a été désastreuse pour l’économie de la ville, tout comme pour le reste de l’Alsace. A l’issue de la guerre, Kaysersberg a même dû hypothéquer ses cloches à Bâle !
En 1573, l’empereur Maximilien a assigné Lazare de Schwendi comme bailli impérial. Ce vaillant soldat avait combattu en Hongrie et assiégé la ville de Tokaj. On suppose qu’il y aurait recueilli quelques plants de vigne de Tokay, un fameux cépage, dont il a fait don à la ville de Kaysersberg. Depuis 2007, l’appellation « Tokay d’Alsace » est désignée sous l’appellation « Pinot gris ».
Lors de la Révolution française, la ville a changé temporairement de nom pour s’appeler « Mont-Libre » afin de paraître plus en accord avec les idéaux de la 1ère République.
La découverte du centre de la ville
Le patrimoine architectural de Kaysersberg est remarquable.
Les remparts. Lors d’une visite de la charmante petite ville, il ne faut pas manquer de découvrir les tours du rempart médiéval. Sur les 6 tours que comptaient les remparts médiévaux, cinq sont encore debout aujourd’hui. Il s’agit de la tour d’enceinte dite « Kesslertum » (1407), la Tour de la porte haute (15ème siècle), la porte des Pucelles (15ème siècle), la Tour dite de l’Hôpital et la tour de Junker Haus (connue sous le nom de Tour des Voleurs). Une promenade paisible et ombragée a été aménagée le long des remparts du côté extérieur.
La Grand’Rue (Rue du G. de Gaulle), rue principale de la petite ville, est bordée de plusieurs demeures à colombages et à encorbellement, datant en grande majorité des 15ème et 16ème siècles.
Le fameux Pont fortifié (1514) a remplacé un ancien ouvrage en bois. Unique en Alsace, il enjambe la petite rivière de la Weiss qui sépare la vieille ville et la ville haute. Il est muni, de part et d’autre, de parapets et de meurtrières afin de repousser toute action pouvant survenir le long de la Weiss. Au milieu du pont, un édicule (petite chapelle) surmonté des armoiries du Saint Empire romain germanique et de celles de la ville (une besace) abrite une statue polychrome de la Vierge du 18ème siècle. On y enfermait les habitants responsables de délits mineurs, devenant pour un court laps de temps la risée aux yeux des habitants de la petite ville.
La maison Faller Brief, dans la ville haute, est une maison d’angle très pittoresque qui comporte un corps principal presque carré et un avant-corps décentré assez profond, avec une petite logette et une coursière. Les poteaux, sculptés et torsadés, indiquent la date de sa construction : 1594. La cour à l’arrière, accessible depuis la rue des Potiers, a une porte charretière datée de 1593 avec écu à emblème de tonnelier.
Cette maison a été édifiée pour le tonnelier Paul Offinger qui a demandé en 1594 l’autorisation d’ériger un oriel. Ses initiales B (pour Paul !) et O (pour Offinger) ainsi que l’emblème de tonnelier et les millésimes 1593 et 1594, figurent, ensemble ou séparément, à divers emplacements du bâtiment.
Sur l’autre rive du Pont fortifié, dans la vieille ville, se dresse le Badhus, auparavant connu sous l’appellation d’auberge du Pont. Il date de 1600 et a servi à l’origine d’auberge. En 1872, la ville y a installé une salle des fêtes à l’étage, les bains municipaux et un lavoir au rez-de-chaussée.
L’Hôtel de ville, érigé en pierre dans le style de la Renaissance rhénane en 1521 présente, dans sa façade, un oriel joliment ouvragé à deux étages et, à gauche, une tourelle d’escalier. A l’intérieur, la grande salle du Conseil est couverte d’un plafond à caisson et de lambris en bois. Les portes, aux colonnes cannelées et aux chapiteaux doriques et ioniques, sont surmontées d’un travail de marqueterie représentant le symbole de la justice.
Dans le petit passage situé à droite amenant à la cour intérieur se trouve un remarquable puits Renaissance de 1521 orné de dauphins. La cour intérieure est un lieu de tranquillité dont un des murs est décoré d’une fresque de 1993 évoquant le Moyen-âge. Elle a été peinte par Mattauch dans le cadre du 700ème anniversaire de Kaysersberg.
La maison Loecken, du 16ème siècle, avec ses colombages, abrite une pâtisserie renommée, spécialisée dans les produits gastronomiques alsaciens tels que foie gras, eaux de vie et confitures artisanales.
Église de Sainte Croix. L’église paroissiale de Kaysersberg est dédiée à la Sainte Croix. La tradition attribue à l’Impératrice Hélène la découverte de la vraie croix en 327 à Jérusalem. La statue (moderne) de la sainte est placée dans une niche du fronton de l’église et celle de l’Empereur Constantin, son fils, sur la belle fontaine devant le sanctuaire.
Sa construction a duré entre 1230 et le 16ème siècle. Le portail Ouest, du 13ème siècle, est de style roman avec ses arcs en plein-cintre et ses rangées de colonnes à chapiteaux enjolivés de palmes et de sirènes.
La nef surprend par son obscurité due à la lourdeur de ses formes (notamment les piliers massifs). Quant aux collatéraux des 15ème-16ème siècles, ils sont de style gothique, avec de belles voûtes dont les clefs sont ornées d’écussons.
Un calvaire monumental du 15ème siècle, autrefois décrié à cause de sa taille disproportionnée, domine la nef.
Un remarquable retable en bois sculpté de Jean Bongartz (ou Bongart) de Colmar (1518) se dresse dans le chœur. Ses 14 tableaux retracent la Passion du Christ et est couronné de saint Christophe, de l’impératrice Hélène et de sainte Marguerite.
Le singulier clocher, pointu à l’origine, a été rénové en 1825 pour permettre aux Kaysersbergeois d’avoir une sonnerie de 5 cloches.
Les ruines du château
Les ruines du château du 13ème siècle surplombent la ville de 50 mètres. Le remarquable donjon circulaire a des murs épais de 4,42 mètres. Le château avait un rôle militaire, surveillant la route reliant Nancy à Colmar. Il a été détruit en 1632 par les mercenaires de l’armée suédoise pendant la guerre de Trente Ans.
Vous pouvez en savoir plus en parcourant :
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Notre site internet [en anglais] : http://frenchmoments.com/Alsace_Wine_Route.html
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Le site de l’office de tourisme de Kaysersberg : http://www.kaysersberg.com
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Le site de l’office de tourisme de l’Alsace : http://www.tourisme-alsace.com/fr/
Nous continuerons notre visite de l’Alsace par la découverte d’autres sites touristiques majeurs de la région… à bientôt !
Ping : Les 7 plus beaux sites à découvrir en Alsace | French Moments Blog
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