La fantastique histoire du croissant français

Parmi les symboles qui représentent le mieux l’image de la France à l’étranger figure le fameux croissant. Ici à Sydney, tout le monde (ou presque !) sait que le croissant est une pure merveille française et on nous le présente à toutes les sauces : « plain croissant », « chocolate croissant » (en fait un « pain au chocolat » en France), « almond croissant », « ham and cheese croissant », etc.

Viennoiseries © French Moments

Mais l’idée d’effectuer des recherches plus approfondies sur le croissant m’est venue ce mercredi dernier, lorsqu’un étudiant m’a demandé en cours la signification du verbe « croître ». En expliquant en français le mot, j’ai écrit sur mon tableau blanc un autre mot de la même famille : « la croissance ». Tout de suite, l’étudiant a rétorqué : « alors, c’est comme ‘croissant’ ? ». De fil en aiguille, nous avons poussé l’étude plus loin et nous sommes venus à parler du croissant de lune, de forme similaire aux croissants de nos boulangeries. « Mais alors, c’est comme le croissant qui figure sur les drapeaux des pays musulmans ? ». Eh oui ! Mais alors pourquoi ?

En recherchant sur Internet (et sur mon dictionnaire étymologique), je me suis aperçu qu’une anecdote historique existait concernant le délicieux croissant de notre France… et c’était – foi de Français – une anecdote plutôt dévastatrice : d’après la légende, le croissant ne trouverait pas son origine en France !

Il y a en fait deux légendes : d’abord celle qui attribue sa création aux Turcs lors du siège d’Istanbul au 16e siècle, puis une autre, plus tendance, qui nous vient de Vienne, en Autriche. Pour célébrer la défaite des Turcs lors du siège de leur ville en 1683, les boulangers viennois ont créé une brioche en forme de croissant (un des symboles sur le drapeau de l’ennemi) pour n’en faire qu’une bouchée ! D’ailleurs, de la capitale de l’Autriche nous vient le mot « viennoiserie » que nous, Français, utilisons pour désigner croissants, pains au chocolat, brioches, chaussons aux pommes et autres petits délices du petit-déjeuner.

D’après wikipedia.fr, les premiers croissants ont été vendus au 92, rue de Richelieu à Paris, entre 1837 et 1839, quand les Autrichiens August Zang et Ernest Schwarzer y ont ouvert une boulangerie viennoise.

Comment le croissant a-t-il pu devenir si « français », me direz-vous ? Eh bien parce que ce sont les boulangers français qui, à la fin du 19e siècle, l’ont réinventé en remplaçant la pâte briochée par une pâte feuilletée. Cette transformation, sans toucher à la forme particulière du croissant (de lune), a tout changé au niveau du goût et le croissant est ainsi devenu une  gourmandise typiquement française.

Les boulangers ont ensuite adapté le croissant à différents goûts : le croissant au beurre (comme son nom l’indique, il est à base de beurre, beaucoup de beurre même !), le croissant ordinaire (à la margarine), le croissant au chocolat (celui-là n’existe pas en Australie : c’est un véritable croissant fourré au chocolat, avec ou sans sucre-glace en couverture), le croissant aux amandes, le croissant aux amandes et au chocolat, etc.

Voilà donc pour la petite histoire du croissant et des viennoiseries. Maintenant, c’est à votre tour de nous dire où vous trouvez vos meilleurs croissants !

Viennoiseries offertes lors de notre club littéraire © French Moments

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