Saint Nicolas serait issue d’une riche famille d’Asie Mineure, né au 3eme siècle. On raconte que, contrairement aux autres enfants de son village, il n’aimait pas beaucoup jouer et préférait passer son temps libre à l’église.
L’aura du Saint a immédiatement commencé à se répandre, d’abord en Orient, comme le protecteur des prisonniers et les opprimés, mais aussi des marins.
Mais sa renommée atteignit l’Europe occidentale au début du 11ème siècle, et plus particulièrement à partir de 1087 quand les marins de Bari (une ville du sud de l’Italie) se rendirent à Myra pour reprendre son cadavre alors aux mains des musulmans et le ramener dans leur ville.
C’était à cette époque que le comte Aubert de Varangéville rapporta une phalange du Saint dans l’église de la petite ville de Port. Connue aujourd’hui sous le nom de Saint-Nicolas-de-Port, la ville est vite devenue un lieu de pèlerinage important du duché de Lorraine. Cette grande dévotion, a non seulement attiré les pèlerins, mais aussi des marchands de toute l’Europe.
Au 15ème siècle, le duc René II de Lorraine a consacré Saint Nicolas « patron des Lorrains », consécration qui fut confirmée par le pape Innocent X en 1657.
Mais l’attrait de la ville de pèlerinage diminua suite à la Réforme au 16e siècle. Dans les pays européens convertis aux idéaux protestants, les fêtes des Saints étaient abolies. Quant aux Néerlandais, qui vénéraient le Saint, ils ont gardé la tradition de la fête à cœur ; d’ailleurs, là-bas, Saint Nicolas s’appelait « Sinterklaas ».
La légende la plus célèbre impliquant Saint Nicolas est celle des trois petits glaneurs perdus dans la forêt :
Trois petits enfants furent envoyés par leurs parents glaner dans les champs. Après avoir travaillé toute la journée, ils prirent le chemin de leur maison. Fatigués et affamés, les enfants se perdirent. Après une longue marche dans la forêt, ils aperçurent une maison bien éclairée. C’était la maison d’un boucher qui leur était inconnue. Les enfants frappèrent à la porte et l’homme, d’apparence assez sympathique, leur offrit l’hospitalité. Les enfants acceptèrent l’offre du boucher avec gratitude, remerciant leur providence. Affamés et épuisés, rien ne leur fit plus plaisir qu’un bon repas et la perspective d’un doux et long sommeil. Mais alors que les enfants dormaient profondément, le boucher les attaqua et coupa les petites créatures en petits morceaux avec son couteau avant de les mettre dans une grande cuve de sel. (Désolé pour les âmes sensibles !)
Le saloir dans lequel reposaient les 3 petits glaneurs ! (Basilique de St-Nicolas-de-Port) © French Moments
Sept années passèrent. Saint Nicolas, qui entendit parler du destin atroce des trois petits glaneurs, vint visiter le méchant boucher. Il frappa à la porte et demanda l’hospitalité pour la nuit. Le boucher, si flatté d’accueillir un hôte si célèbre sous son toit, accepta avec grand plaisir. Alors que Saint Nicolas était assis à la table, il demanda au boucher avec insistance s’il pouvait manger du porc salé. Le visage du boucher se décomposa car il comprit aussitôt que Saint Nicolas connaissait tout de ses actes. Craignant la colère du Saint, il prit immédiatement la fuite et disparu dans la nuit noire. Puis Saint-Nicolas descendit à la cave, bénit le saloir et l’ouvrit. Comme par miracle, les enfants sortirent tous en chair et en vie, – et entiers – et s’étirèrent comme si ils se réveillaient d’un long sommeil.
Cette histoire est probablement la légende la plus célèbre de Saint Nicolas. Elle explique la raison pour laquelle le Saint a été désigné comme le saint patron des enfants. Beaucoup de chansons locales et de poèmes en Lorraine et en Alsace ont été créés à partir de cette histoire, avec des versions différentes.
En Lorraine, une chanson médiévale pour les enfants se transmettait de père en fils :
Saint-Nicolas, mon Patron
Apporte-moi des bonbons
Des mirabelles
Pour les demoiselles,
Des macarons
Pour les garçons.
De plus, ses nombreux miracles impliquant souvent des enfants ont donné naissance à un mythe. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, Saint Nicolas sillonne la terre sur son âne portant deux paniers : l’un contenant des bonbons pour les enfants qui ont été sages et obéissants, l’autre des verges pour les garnements.
Dans le passé Saint Nicolas distribuait aussi des cadeaux et les enfants avaient pour habitude de laisser un verre d’eau de vie et une assiette de carottes près de la cheminée pour le saint homme et son âne.
D’apparence, Saint Nicolas est grand et mince et est vêtu de soie jaune et rouge. Il porte une mitre et une crosse (symbole de l’évêché). Il est l’ancêtre du Père Noël : les néerlandais l’appellent « Sinterklaas ». Lorsqu’un fort pourcentage de la population néerlandaise émigra aux Etats-Unis au début du 19e siècle, elle apporta avec elles le saint homme, désormais connu sous le nom de : « Santa Claus ».
Saint Nicolas est célébré partout en Alsace et en Lorraine le 6 décembre, anniversaire de sa mort. A Nancy un défilé prend place le premier samedi du mois de décembre avec des chars qui relatent l’histoire du Saint, ainsi qu’un spectacle de lumières et des feux d’artifice. D’autres pays comme l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Autriche fêtent également la Saint Nicolas.
Durant la période des fêtes de fin d’année, l’effigie de Saint Nicolas est dessinée sur les fameux pains d’épices alsaciens. Saint Nicolas visite dans toutes les écoles d’Alsace et de Lorraine pour y distribuer des bonbons aux écoliers, une expérience très marquantes pour ces derniers. Il est accompagné du Père Fouettard qui devait fesser les enfants indisciplinés (mais cette pratique est interdite par la loi française !). Le Père Fouettard est habillé de noir, sa peau est noire (car couverte de suie), et tient dans sa main un fouet. C’est la terreur des enfants ! Heureusement, Saint Nicolas n’est jamais loin…
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