La découverte de la vieille-ville de Strasbourg et de son atmosphère pittoresque est un véritable enchantement. Il est aisé de comprendre la fierté des Strasbourgeois pour leur ville tant le patrimoine architectural est considérable.
Strasbourg, ce sont les ruelles médiévales animées, le vieux quartier de la Petite France, les berges de l’Ill où il fait bon flâner, la cathédrale gothique haute de 142 mètres, ses musées aux riches collections, et les fameux « winstubs », lieux de convivialité de la gastronomie alsacienne.
La vue panoramique du haut de la terrasse de la cathédrale permet d’apercevoir les traits caractéristiques du Vieux Strasbourg. Les toits sont souvent remarquables, très pentus, avec leurs nombreuses lucarnes « en chien assis » ou « traînantes » (en dialecte alsacien : « Schleppganten »). Ils abritaient des greniers éclairés de lucarnes sur plusieurs étages.
Riche en art et histoire, la vieille-ville s’étend sur toute la Grande Ile, elle-même classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1988.
On commencera notre visite de la vieille ville de Strasbourg (la Grande-Ile) par le quartier de la cathédrale.
La Place de la Cathédrale
Outre la remarquable façade de la cathédrale, on trouve aussi sur la place le bâtiment de l’ancienne pharmacie du Cerf qui fut la pharmacie en activité la plus ancienne de France jusqu’en 2000. Des documents du 13e siècle atteste son existence. Son rez-de-chaussée est en pierre et ses arcades sont ornées de branches et de serpents. Les niveaux supérieurs, en colombage, datent eux de 1567, ce qui peut être vérifié par l’inscription sur le pilier de support. Beaucoup de visiteurs passent devant le pilier sans se douter de son insolite histoire !
Le pilier est légèrement en retrait par rapport au reste du bâtiment et cet interstice est connu sous le nom de « büchmesser » (mesureur de ventre). D’après une ancienne tradition, les artisans-maçons travaillant au chantier de la cathédrale devaient s’y mesurer leur embonpoint afin de démontrer qu’ils étaient aptes à se glisser à travers les diverses crevasses de la cathédrale.
Mais la vraie star de la place – outre la cathédrale – est sans aucun doute la célèbre Maison Kammerzell.
Cette magnifique maison Renaissance des 15e et 16e siècles possède les colombages les plus richement décorés de la ville. Construite par un marchand de fromages, Martin Braun, son rez-de-chaussée médiéval est en pierre et les étages supérieurs, de style Renaissance, en bois sculptés. Sa façade contient 65 fenêtres en cul-de-bouteille dont les cadres sculptés illustrent à la fois des scènes bibliques et mythologiques.
Sur le poteau cornier sculpté en bois sont représentées les trois vertus : au premier étage, la Charité (entourée de deux enfants et d’un pélican), aux deuxième et troisième étages l’Espoir (un phœnix) et la Foi (un griffon).
Détails des ornements décoratifs de la Maison Kammerzell (à l’arrière-plan : la cathédrale) © François Guernier – French Moments
Remarquer sur le pignon au dessus du 3e étage la poulie qui servait à faire monter les réserves au grenier.
La poulie qui servait à faire monter les réserves au grenier de la Maison Kammerzell (à l’arrière-plan : la cathédrale) © François Guernier – French Moments
Auparavant connue sous l’appellation « Altes Haus » (Vieille Maison) elle tient son nom actuel d’un nouveau propriétaire, l’épicier Philippe-François Kammerzell, originaire de Wurtzbourg en Allemagne.
Aujourd’hui, la maison abrite un restaurant et un hôtel trois étoiles, dont les fresques au plafond ont été réalisées par Léo Schnug (1878-1933), un peintre qui a également œuvré dans la décoration du château du Haut-Koenigsbourg.
Il s’agirait du plus vieil édifice de Strasbourg toujours exploité commercialement.
A sa gauche se situe le bâtiment de l’Office de Tourisme de Strasbourg.
Quant à la cathédrale, « prodige du gigantesque et du délicat » selon les dires de Victor Hugo en 1839, elle est restée du Moyen-Age jusqu’à nos jours l’emblème incontesté de Strasbourg, et parfois de l’Alsace toute entière.
Attirant environ 4 millions de visiteurs par an, la Cathédrale de Strasbourg est la deuxième cathédrale la plus visitée de France après Notre-Dame de Paris, bien avant celles de Metz, Reims et Chartres.
Selon que l’on arrive par l’autoroute de Paris ou de Mulhouse, sa silhouette avec son clocher unique surmonté d’une flèche s’aperçoit de loin, annonçant l’entrée prochaine dans la capitale alsacienne. Sa flèche, haute de 142 mètres, fut, de 1647 à 1874, le plus haut monument du monde. Sa hauteur en fait la deuxième plus haute cathédrale de France après celle de Rouen. C’est un chef d’œuvre de grâce et de légèreté.
Nous aurons l’occasion de la décrire plus longuement sur ce blog dans quelques semaines.
Le Palais des Rohan
Tout au long du 18e siècle, quatre générations de cardinaux appartenant à une même famille, les Rohan, régnèrent sur l’évêché de Strasbourg. Dès son annexion à la France par Louis XIV en 1681, Strasbourg la Protestante dut composer la vie religieuse de la cité avec les catholiques (lire notre bulletin sur l’histoire de Strasbourg). Armand de Rohan-Soubise, fils naturel de Louis XIV, y fut le premier Prince-Evêque et souhaita construire à côté de la cathédrale un somptueux palais. Elevé entre 1732 et 1742 en grès des Vosges, le palais adopta le style classique, alors à la mode en France.
L’entrée du palais se situe Place du Château, en face du portail du transept Sud de la cathédrale.
Pour pénétrer dans la cour d’honneur, il faut passer par un portail monumental en arc de triomphe surmonté de statues représentant la Clémence et la Religion.
Le corps principal du palais est à deux étages, le rez-de-chaussée était réservé à l’évêque et le premier étage et les combles à son personnel. A gauche et à droite de la cour d’honneur se trouvent les bâtiments administratifs et utilitaires du palais.
La façade du palais bordant l’Ill apparait beaucoup plus harmonieuse avec sa grande terrasse. En son centre sont quatre colonnes corinthiennes soutenant un pédiment et un toit en forme de dôme de style impérial. Si le coté du palais donnant sur la cathédrale abrite une statuaire à connotation majoritairement religieuse, il n’en est pas de même pour celui de l’Ill qui déploie des motifs plus séculiers : les quatre saisons ou des héros et dieux de l’Antiquité.
L’intérieur du Palais des Rohan mérite qu’on s’y attarde avec ses appartements dont la décoration a été influencée par ceux de Versailles. Grâce à leur décor, leur mobilier d’apparat, leurs tapisseries et leurs tableaux, les remarquables appartements figurent parmi les plus beaux intérieurs français du 18e siècle. Une attention particulière doit être donnée aux salles suivantes : la salle du Synode, la chambre du Roi, le salon d’assemblée, la bibliothèque des Cardinaux, le salon du Matin et la chambre de l’Empereur.
Louis XV, de passage à Strasbourg, fut le premier hôte du palais à son achèvement, puis plus tard, ce fut au tour de Marie-Antoinette d’y séjourner.
Le Palais des Rohan abrite désormais trois musées qui permettent à ses visiteurs d’admirer les appartements et les salles d’apparat : le musée des Arts Décoratifs, le musée des Beaux-arts and le musée Archéologique.
C’est à proximité immédiate du Palais des Rohan que se situent les embarcadères pour les croisières en bateaux autour de la Grande Ile de Strasbourg.
Le musée de l’Œuvre Notre-Dame
Situé Place du château, en face de la cathédrale et à gauche du Palais des Rohan, le musée de l’Œuvre Notre-Dame mérite le détour si l’on est intéressé par la cathédrale et l’art alsacien du Moyen-âge et de la Renaissance. La première mention documentée de la « Fondation de l’Œuvre Notre-Dame » remonte à 1246. L’Œuvre Notre-Dame doit son existence aux fidèles qui contribuèrent généreusement à la construction de la cathédrale. Une fois celle-ci achevée, l’Œuvre prit à sa charge son entretien et sa restauration.
Les deux bâtiments jumeaux qui abritent le musée de la cathédrale datent, pour le premier du 14e siècle (avec ses pignons en simples gradins), et pour le second du 16e siècle (à pignon à volutes). La remarquable tour des escaliers à vis, desservant les deux corps de bâtiments, est du 17e siècle.
Une succession de quatre petites cours (dont une, le Petit Cerf, avec un petit jardin médiéval) ponctuent agréablement la visite.
Même si le but initial était d’y abriter des statues de la cathédrale, le musée expose désormais un choix plus vaste d’objets d’art du Rhin Supérieur du 11e au 17e siècle : sculptures, peintures, tapisseries et orfèvrerie. Quant aux vitraux qui y sont exposés, ils incluent un petit trésor : le plus vieux vitrail figuratif connu au monde, la « Tête romane de Wissembourg », datant des environs de 1070.
La célèbre tête de Wissembourg (ou Christ de Wissembourg) datant du XIe siècle est l’ancien vitrail de l’église Saints-Pierre-et-Paul de Wissembourg (Nord de l’Alsace). Il s’agit du plus ancien vitrail figuratif intact du monde (25 cm) conservé au Musée de l'Œuvre Notre-Dame.
La suite de notre visite guidée de Strasbourg continuera avec la découverte de la vieille douane et du quartier de la Petite-France.
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Splendide. Strasbourg est une ville authentique pleine de charme. J’adore m’y promener mais malheureusement je n’ai pas souvent l’occasion de m’y rendre… Merci pour ce petit voyage en images 🙂
Bonjour,
Je suis sur Strasbourg pour 3 jours en déplacement professionnel, je voulais donc visiter la ville d’une façon « rapide et efficace » avec mes collègues. Je me suis renseignée sur certains sites touristiques et je suis ainsi tombée sur la visite guidée à Segway par « One City Tours ». L’idée m’a tout de suite intéressée mais mes collègues étaient un peu plus réticentes… J’ai quand même réussi à les amener jusqu’à la boutique Onecity(située 5 petite rue du vieux marché aux vins, en plein coeur de Strasbourg) où nous avons eu le droit à une formation gratuite par un super coach ! Cela s’est fait très rapidemment et mes collégues ont finalement adopté l’engin ! Nous sommes donc parties pour un tour d’1h où nous avons pu voir une grande partie de la ville, d’une manière rapide, facile et très originale! Ce qui est sûr, c’est qu’on s’en souviendra …
Je vous conseille vivement ce nouveau type de déplacement pour visiter strasbourg, plaisir et rires garantis !!
PS: le site de l’agence est:
http://www.onecity-tours.com/